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Trois roman, un essai de philosophie, un de géographie, quatre d’histoire… Voici les brèves critiques de neuf ouvrages notables en cette quarantième semaine de l’année.
Il n’est pas sûr que l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, continue de hanter la France. On peut le regretter, semble dire Olivier Bétourné au long du livre qu’il consacre à cet « acte de violence fondateur ». Non par désir de rouvrir les vieilles querelles sur la nature morale du régicide, mais parce que, précisément, il nous reste à comprendre de quoi et comment il fut à ce point fondateur. L’éditeur et historien, pour mener l’enquête sur le « transfert de sacralité » dont la guillotine fut alors l’instrument, prend le parti de raconter les événements pas à pas, du procès à la mort, en quête à chaque étape des signes de la bascule d’un monde à un autre, corps sacré du souverain d’un côté, rêve de créer une « République des Egaux » de l’autre. Le sang versé du roi – dont des citoyens s’aspergèrent en criant « Vive la République ! » – acquiert, sous le regard documenté et stimulant de l’auteur, une vertu baptismale. Une France en naît, sous la forme d’une énigme qui reste toujours à résoudre deux cent trente ans plus tard. Fl. Go
« La Mort du roi. Louis XVI devant ses juges et face à l’histoire », d’Olivier Bétourné, Seuil, 318 p., 23 €, numérique 17 €.
Beaucoup de spécialistes datent des années 1950 la « grande accélération » de la transformation de la Terre sous l’effet de l’activité humaine, ce « forçage » des ressources et des équilibres naturels qui, sous le nom d’anthropocène, définit l’ère dans laquelle nous sommes entrés, et qui pourrait entraîner une érosion catastrophique de l’habitabilité de notre planète. Or, cette période est aussi celle où l’urbanisation du monde s’est accélérée, si bien que « l’anthropocène serait surtout un “urbanocène” », écrit Michel Lussault.
Le géographe a de longue date placé cette intuition au centre de son travail. Des années de recherche que son nouveau livre récapitule et prolonge, en réunissant enquêtes sur l’histoire de l’urbanisation, analyses sur la « vulnérabilité des habitats humains » et esquisse d’une issue, autour des « vertus habitantes » que sont « la considération, l’attention, le ménagement, la maintenance ». Soit, non pas le repli illusoire d’un retour à la nature, mais une manière de chercher à réparer l’impact des villes en leur sein même, à partir de relations renouvelées avec l’humain et le non-humain, sans lesquelles le monde risque d’être englouti, et nous avec lui. Fl. Go
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